mercredi 27 mai 2015

Gratefullness

Parfois mieux vaut se taire
elles parlent d'elles-mêmes
la douleur les plaies
puissance
des illusions des sens
mieux vaut se dire
seule
ici ou ailleurs
loin des rapaces
images miroirs
à quoi ressembles-tu
quand on t'aura sorti
du temple de ta nuit
des fards du charme
pour ceux qui veulent encore jouer
avec ces armes


Parfois mieux vaut se taire
je chante dans ma prière
ferme les yeux
aux monstres voraces
ils se nourrissaient de moi
tant que j'aimais
être leur proie
mieux vaut se dire
que tout ça c'est fini
j'appartiens
à toutes les caresses
nouvelles
elles me rendent
ma lumière
je sors du sortilège
gratefullness
que la vie advienne
parfois mieux vaut se dire


Elles parlent d'elles-mêmes
la douleur les plaies
la bouche a donné
assez donné
de ces cris du cœur
je me reconnais
j'ai le visage de la terre
et mon ventre est plein
de peuples féroces
de guerres défaites
j'ai le visage de la paix
à quoi ressembles-tu
quand plus personne
ne se trompe
de personne
ma joie recouvre
ton dernier souffle
je sors du sortilège
et que la vie advienne
parfois mieux vaut se taire
mieux vaut se dire
que tout ça c'est fini
c'est fini.

mercredi 20 mai 2015

Je sais qui je suis


Quand je prends
ma tête entre mes mains
je laisse aller
tu n'es pas loin
j'écoute
la vie sourd
l'enfant sa main s'ouvre

J'y ai laissé
un corps blessé
une femme qui s'en va
je n'suis plus ça
je m'identifie
quoiqu'on en dise
et moi-même en ennemi
au meilleur
respect dignité valeur
quelle que soit la douleur
les cris encore emmurés

Quand je prends
ma tête entre mes mains
je laisse aller
tu n'es pas loin
alors qui sait
qui prie
dans mes prières
qui se risque à ouvrir
à faire chanter mon cœur
quelle que soit la douleur
les cris encore emmurés
je sais quoi faire
qui tu es
je m'identifie
à la beauté de ta présence
c'est immense
comme la vie
qui s'avance

Je laisse aller
tu n'es pas loin
encore un pas
une frontière
au sommet d'un silence
enfin j'ai renoncé
arraché un non
j'ai couru longtemps
pour dire A Dieu
aux yeux malheureux
attentes envies
quelles sont ces illusions
qui mangent
te vident
j'écoute
la vie sourd
l'enfant sa main s'ouvre
je laisser aller
laisser aller.


lundi 18 mai 2015

J'ai parlé trop longtemps

A toi
que j'ai cru trouver
dans la mort naissance
renaissance
tu étais au début
tu seras à la fin
et moi je n'aurais rien vu
à vouloir chercher
pour trouver
pouvoir possession
possédée
souviens-toi
la solitude lassitude
le trou sans fond
le manque qui te prend
dans la séparation
illusion

En ce jour je t'approche
dans mon âme la nuit
me fait savoir
tu es tout et partout
arrête de chercher
ailleurs
que dans la caresse
du jour

A toi
que j'ai appelé
amour
tu n'es ni homme ni femme
tu échappes
à tous ceux qui prétendent
parler de toi
je ris de moi
ni ici ni ailleurs
ainsi allons-nous
brûler nos ailes
à chercher le soleil
monts et merveilles
dans l'autre souriant
sa beauté ardente
et passe l'ivresse
des sens
la voix qui était troublante

Tu es tout et partout
arrête de chercher
ailleurs
que dans la caresse
du jour

J'ai parlé trop longtemps
aux autres passants
exigeant des réponses
j'ai demandé un amant
le bord d'une épaule
croyant encore pouvoir
y poser
ce qui restait de mon âme
comment pouvais-je savoir
qui a modifié mon regard
pour qu'enfin je vois
je repose en toi
pas de mains pas de visage
j'ai juste accepté
de ne pas savoir

Tu es tout et partout
arrête de chercher
ailleurs
que dans la caresse
du jour.


mercredi 13 mai 2015

L'autre moi-même

Je m'adresse
à l'autre partie de moi-même
à celle qui résiste
elle serre les poings
crache du venin
mais quand plus rien ne va
rien ne sert
d'aller encore plus bas
je sais bien c'est humain
d'en vouloir
de rester attaché
à l'attachement
d'aimer comme un fou
de croire que l'autre est tout
penser en termes de dualité
et vivre comme un rat
piégé en 3d
alors je me dis que
quand plus rien ne va
rien ne sert
d'aller encore plus bas

Je m'adresse
à celle que j'aime
je paye le prix fort
pour réussir à lui parler
avec humilité
pardonner me pardonner
je t'ai embarquée
dans quelles galères
sur quels chemins de misères
quels sont ces rôles
de victimes de bourreaux
qui nous collent à la peau
je cherche le chemin
entrer au cœur de ton cœur
ouvrir en douceur
par-delà les mots et la peur
je m'adresse
à la femme la prêtresse
Marie la vierge
pour qu'elle protège
toutes celles qui putains
de leur vie ne font rien
elles ont bradé leurs âmes
aux hommes de passage
mais que dis-je
vampires et suceurs
du sang de la chair
de la Terre
qui se vident à vouloir prendre
ils portent le manteau noir
de ceux qui jusque dans leurs tombes
auront dans leurs regards
macabres
la plaie du monde
le trou meurtri
des amours avortés

Je m'adresse
à l'autre partie de moi-même
elle sait que je l'aime
comme je peux
elle sait que je fais
souvent le vœux
d'être un au lieu d'être
deux
alors tant pis pour les énergies
les basses vibrations
celles que j'en vois encore
dans le plomb de mon corps
il sera changé en or
par le Verbe incarné
la force de la foi
elle ouvre la voie
quand plus rien ne va
rien ne sert
d'aller encore plus bas.

vendredi 8 mai 2015

Etre

Celui qui avance
celui qui cherche
par la force de ses nerfs
et qui s'en sort
jour après jour
en lui éclot l'amour



éclatent les clôtures
qui avance qui cherche
dans les profondeurs
dans le clair-obscur
entre la triche
le mensonge fragile
et toutes ces constructions
vouées à l'impasse
il nous faut combien de temps
des kilomètres au compteur
pour sortir la tête
de ce pense-bête
pour accepter de voir
qu'on se noit
à trop vouloir s'éviter
se réfugier

Celui qui avance
celui qui cherche
par la force de ses nerfs
et qui s'en sort
jour après jour
il s'en sort

A trop vouloir
se réfugier
dans les autres leurs regards
chercher l'amour ailleurs
parc'que c'est toujours mieux
que d'faire un pas vers soi
dans ce monde étranger
que j'ai laissé tomber
depuis combien d'années
des kilomètres au compteur
pour sortir la tête
de ce pense-bête
quand tout à coup
elles s'ouvrent
je parle des blessures
de celles qui poussent
derrière la porte
ça peut s'appeler une maladie
un mal à dire
à s'faire entendre
quand toi tu verrouilles
les écoutilles
et dansent les symptômes
la valse des fantômes
à trop vouloir s'éviter
se réfugier

Celui qui avance
celui qui cherche
par la force de ses nerfs
et qui s'en sort
jour après jour
il s'en sort

Alors ça t'amuse plus vraiment
le jour où ça fait mal
où tout ton corps appelle
un peu de place
et lui laisser la voix
parole à celui
qui s'est tu trop longtemps
à coups de maux meurtris
il a voulu te dire
te donner
ce qui restait de lui
des kilomètres au compteur
pour sortir la tête
de ce pense-bête
assied-toi
prends place en toi
et que ton cœur
ton corps se confondent
que chaque action
soit ton intention
chaque action ton intention
imagine toi
mieux que ça
quelque chose de grand
vaste immense
toujours présent
dès que tu l'entends
partout où sont les hommes
le vivant
comme un accueil
comme une femme
quand elle ouvre ses bras


Celui qui avance
celui qui cherche
par la force de ses nerfs
et qui s'en sort
jour après jour
il s'en sort .