dimanche 27 juillet 2014

Je suis devenue

Je suis devenue
âme sentinelle
je sais caresser
ma robe nouvelle
elle est faite
de braises de satin
je l'ai volée à des putains
pour porter leur chagrin
alors je suis devenue
la mère amère
qui déverse sa colère
je suis devenue
la faim qui vous mange
jusqu'aux dents
et puis j'ai posé
ma fièvre à terre
je vous ai
baisé les lèvres
couvertes de verdure
ainsi c'est fait
ainsi soit-il
de nos déluges
larmes versées dans les rues
et sur les trottoirs
se sont des pas
qui crachent encore
des pourquoi
je suis devenue
derrière tes yeux
amoureux
ce que sait mon âme
parole après la bataille
je suis devenue
au creux de tes mots
dans ta voix
ce souffle qui éclaire
d'une vie à l'autre
et qui sert à faire
la paix après la guerre

Je suis devenue
âme sentinelle
je sais caresser
ma robe nouvelle
elle est faite
de braises de satin
je l'ai volée à des putains
pour porter leur chagrin
alors je suis devenue
leurs bouches comme un trou
je suis devenue
la honte et son ombre
le tourment de tous les anges
qui ont couché accouché
d'une main blanche
je suis devenue
ce qui brise le silence
pour que la nuit enfante
du meilleur des amants
du mélange de leurs rires
jusque dans leur sang
vous savez me comprendre
fille de leurs serments
je suis devenue
je sais caresser
ma robe nouvelle.

J'ai déjà vu ça

A chercher le goût de tes larmes
quand c'est la joie qui t'embrasse
j'ai déjà vu ça
à me chercher
après ton passage
à en devenir
veine sans mouvement
à pomper mon sang
j'ai déjà vu ça
j'entends
le bruit des arbres morts
mais nous n'y sommes pas encore
car la sève soulève
ce qui reste de moi-même
quand tombe ton absence

A chercher le goût de tes larmes
quand c'est la joie qui t'embrasse
j'ai déjà vu ça
à me chercher
après ton passage
à en devenir
ce que je veux savoir
ce qui écarte tes bras
et pousse ma peine en enfer
j'ai déjà vu ça
alors il restera
ce geste de l'âme
planter
sa tête dans les étoiles
et balancer dans la poussière
ce qui reste de rêves

A chercher le goût de tes larmes
quand c'est la joie qui t'embrasse
j'ai déjà vu ça
à me chercher
après ton passage
à en devenir
à pas lire sous le ciel
nu d'étincelles
j'ai déjà vu ça
j'ai passé les obstacles
la cité rouge de l'amour
j'habite au seuil
du mot toujours
et dans mes yeux s'épurent
les images de la rage
après ton passage
j'ai déjà vu ça...

mardi 22 juillet 2014

Bouche sanguine

Je trace un cercle de flammes
autour de moi
pour que les vampires
s'affament
de leur propre misère
à n'être que vermine
ils parasitent nos lits
et c'est jusque dans nos cœurs
qu'ils s'infiltrent
ils sont les fils
d'une bouche sanguine

Je trace un cercle de flammes
autour de moi
je les attends
ils donnent la mort
à tous ceux qui leur renvoient
leur miroir
mais ton œil dans mon regard
ne peut me faire aucun mal
je n'suis pas jusque dans mon âme
de ces putains
qui te donnent leurs voix
ils mangent vos nuits
ils sont les fils
d'une bouche sanguine

Je trace un cercle de flammes
autour de moi
au loin le monde de la finance
se prend de ses mains
assassines
se pend sur la colline
de ses crimes
on veut nous vendre encore
la peine des morts
et le sang de la bête trompée
tombée pour des hommes
acéphales
assez faux pour se passer des mots
ils sont d'ici
ils sont les fils
d'une bouche sanguine.

Les amants morts

Comment te sens-tu
toi qui as traversé avec moi
toutes ces années
on a traîné nos pieds
dans le brouillard
on y a laissé
nos rêves de papier
on en a mangé aussi
histoire de dire
que ça c'est passé
comment te sens-tu
toi qui as traversé avec moi
toutes ces années
ça nous a pas aidé
de toucher du doigt
l'idéal
on y a laissé
ce sang innocent
celui de nos vingt ans
mon ange je me demande
comment font les autres
à la fin de l'aube
et qui fait les comptes
de nos instants d'existence
je me demande
ce qui nous prend
quand vient le moment
de dire non
de se tourner vers la vie
la sienne
seul vers soi-même
comment te sens-tu
quand ton œil asséché
a délivré toutes ses pensées
et qu'il n'y a plus rien à pleurer
toi qui as traversé avec moi
toutes ces années
on y est passé
par le pays des damnés
on s'y est même aimé
il en reste
un chant que toujours
je caresse
dans ma tête
c'est un requiem une prière
elle te dit je t'aime
comment te sens-tu
toi qui as traversé avec moi
toutes ces années
on a traîné nos pieds
dans le brouillard
on y a laissé
nos rêves de papier
on en a mangé aussi
histoire de dire
que ça c'est passé
ça a fait
bouger les limites
celle de la loi divine
et d'Asie en Océanie
on parle encore
des amants morts
d'un nom qui porterait
leurs corps
comment te sens-tu .

jeudi 17 juillet 2014

Une avancée

La tête reposée
sur la sérénité
moi j'avance
des mots je t'en balance
il suffirait d'un seul
fait du feu de mon ombre
pour que ce soit
sur moi que tu tombes
j'en avance je t'en balance

Je suis dans les bois
et sur les mers
souvent je t'aperçois
je me mélange
à la douceur du vent
et par mauvais temps
des embruns
j'en avance je t'en balance

On m'a dit que toujours
tu gardais en toi
toutes tes larmes
moi je souffle sous ton crâne
je fais de la place
pour la douceur du soir
et debout dans un bar
des notes mêlées de blues
j'en avance je t'en balance.




mercredi 16 juillet 2014

Cybèle

Quand je suis tombée
dans ton regard
quand tu as fermé
sur moi
ta paupière sauvage
adieu aux cieux
aux nuits faites de vœux
c'était comme
tout gagner à donner
à ouvrir la volupté
un sourire que tu as trouvé
à soulever
le ventre immortel
de la Cybèle
Quand je suis tombée
dans ton regard
je n'ai plus vu
que ça
la chair qui crevait ton cœur
et mes yeux de lumière
à chercher
toujours plus loin
que les ténèbres
adieu aux cieux
aux nuits faites de vœux
à embrasser le soir
juste un signe de croix
je n'ai plus vu que ça
c'était comme
passer sur moi
de la mort à l'amour
tous les visages
et tous les anges
de ton âge
Quand je suis tombée
dans ton regard
comme j'aimais ça
la tête en prière
on avait
mangé nos lèvres
on soufflait sur la bise
celle qui nous envie
et pour pas qu'elle nous baise
toi tu as ouvert
un nouveau jour
il est au milieu
de l'amour
certains l'attendent toujours
Quand je suis tombée
dans ton regard
quand tu as fermé sur moi
ta paupière sauvage
tu sais bien
c'est pas les fleurs du mal
comme on attendait ça
à raser les miracles
au-dessus de nos pas
à faire pleurer
tous les livres du savoir
quand je suis tombée..

Photo:  Ferrante Ferranti

lundi 7 juillet 2014

Le rouge du feu

Quelle que soit
la manière
dont tu tournes la tête
que ce soit vers moi
ou pas
je garde
ce rouge du feu
des Enfers
c'est ma mémoire
quand je dois
chasser le diable
car il est vrai
que ça se paie
d'une peau qui devient
poussière
d'aller vers l'éveil
accepter de perdre
alors quelle que soit
la manière dont tu tournes
la tête
que ce soit
vers moi ou pas
c'est dans ce passage
que j'ai trouvé ton âme
c'est elle qui m'accompagne
quand ce sont mes mains
qui assassinent
ma faim
quelle que soit
notre destin
j'ai ton visage
sur mon visage
et je lui dois
ce sourire qui réussit
encore à me sortir
de la poisse
des impasses
et des faux espoirs
quelle que soit
la manière dont tu tournes
ton regard
nous avons nous le savons
dans l'estomac
les mêmes larmes
et c'est au pays de là-bas
que je pourrais
te dire je t'aime
avec de la lumière
au creux de ma chair
car nous avons
dans le tombeau
ouvert nos corps
bien avant la mort
quelle que soit
la manière
dont tu tournes la tête
que ce soit
vers moi ou pas
c'est là que je t'embrasse
du sang rose
de la joie
de la sève des arbres
d'un baiser que j'aurai donné
Enfers enfermée
pour l'éternité
quelle que soit
la manière
dont tu tournes la tête.

Bel amour

Je monte remonte
le long de ce quadrillage
sur ton bras
j'y trouve
des « pourquoi »
j'y trouve des signes
insignes
je fais lecture
de l'aventure
sur ton corps
je monte remonte
un fleuve de sang
chaud
qui m'emmène
à mes périls
où mes rêves
s'abandonnent

J'y trouve
ce qui toujours
nourrit
qui je suis
je monte remonte
le long de ce langage
qui fait de toi
guerrier du savoir
en face de moi
une âme
qu'enfin je vois
j'y trouve
ma force
bel amour
les ombres se tiennent
sentinelles
et mieux vaut pour elles
à frôler l'épiderme
ce sont nos cœurs
qui font la paix
dans l'agenda du monde
on s'imagine
venus d'ailleurs
on devient
d'ici
dans un souffle
cosmique

Je monte remonte
le long de ton visage
j'y trouve
des « pourquoi »
j'y vois
un passage
on doit pouvoir
s'y trouver
sans bouger de là
on doit pouvoir
faire mieux
que le pouvoir
moi je caresse
mes idéaux
vers les grands espaces
et je trouve
ma place
je monte remonte
bel amour
et c'est sur ta bouche
que je me couche.