mercredi 31 décembre 2014

Des bras et des jambes

Viens plutôt me chercher
dans le ventre du monde
allez aux alizés
dans la chair profonde
à plonger la tête
calme dans le reflet
viens plutôt me dire
comment on fait
viens me montrer
qui tu es
et comment leur parler
les apprivoiser
c'est peu de les nommer
des peurs
mais ces ombres
qui sont-elles
ces démons qui sont-ils

Viens plutôt me chercher
on la connaît la haine
elle a déjà verrouillé
nos plaies
c'est bon on a compris
qu'on était pas d'ici
et ces discours toxiques
ça nous fatigue
on les connaît les cercles
mafieux et Bilderberg
viens plutôt me dire
comment on fait
viens me montrer
qui tu es
beauté de ta lumière
et quand tu me traverses
tu sais je t'aime
ces ombres qui sont-elles
ces démons qui sont-ils

Viens plutôt me chercher
dans le verbe des arbres
dans leur sève
dans ce qui fait monter
mon âme
tu sais
je sais que tu sais
être pareil au chant
au murmure
à ce qui remue dedans
me tient impatiente
alors viens me montrer
qui tu es
enfoncée dans l'enfance
j'ai passé
l'âge des apparences
je sais
que tu sais être
entre mes jambes
loin des ombres
qui sont-elles
et ces démons qui sont-ils
les ombres qui sont-elles
et ces démons
ces démons qui sont-ils.

mardi 23 décembre 2014

Noël

J'ai des écailles qui poussent
dans mes entailles
juste besoin de savoir
quelles seront les images
le prochain scénario
et savoir si t'es beau
toi sous tes oripeaux

Mais qu'est-c'qu'on peut
donner de soi
qu'est c'qu on a pas
que faut-il être
lumière sous la paupière
ravages dans les dunes
sauvage
juste besoin de savoir
ce qui tu dans la tête
se cherche encore
au bord des nerfs

Quelles seront les images
le prochain scénario
et savoir si t'es beau
toi sous tes oripeaux

J'ai des écailles qui poussent
dans mes entailles
juste besoin de l'ouvrir
sans cérémonie
sans suite
sans ces discours qui assèchent
funèbres
l'encre verte

Mais qu'est-c'qu'on peut
donner de soi
qu'est c'qu on a pas
un jour
y aura bien un matin
amante à manger
dans ta bouche
améthyste et saphir
et si tu roules avec moi
dans la houle
si nos paroles
se tiennent encore debout

Quelles seront les images
le prochain scénario
et savoir si t'es beau
toi sous tes oripeaux

Qu'est-c'qu'on peut donner de soi
qu'est-c'qu'on a pas
sous la peau la chair
et sous la chair
cartilage ou cantilènes
des mots pour te dire
que je t'aime
juste besoin de savoir
ce qui tu dans la tête
se cherche encore
au bord des nerfs

Quelles seront les images
le prochain scénario
et savoir si t'es beau
toi sous tes oripeaux.

dimanche 21 décembre 2014

La Loba

Quand chacun de nous
dans les mains dans la figure
dans la bouche
parle
de sexe et de claques
d'orgasme
parle
de ce qui se passe
de paroles
quand chacun de nous
s'ourle
de sanglots sourds

Quand chacun de nous
sur la route se regarde
victime bourreau
ou coupable
allez responsable
de ce qui se passe
entre les murs
sous les armures
à pointer du doigt
l'autre la peur
masqué mascarade

Il était une fois
et une fois suffit
pour savoir

Quand chacun de nous
renonce à la femme
rouge la sauvage
à rentrer chaque jour
dans les mains douces
de l'amour
masqué mascarade
du sexe et des claques
quand chacun de nous
retrouve
celle qui court
avec les loups
il est à genoux
divine divinité
à commencer vraiment
à manger

Il était une fois
et une fois suffit
pour savoir
une fois suffit
pour savoir

Quand chacun de nous
s'en va deviner
le fond de ses pensées
s'en va faire éclore
elle est pas morte
c'est un galet sans âges
c'est du quartz
rubis écarlate
pour te dire
ce qui ce passe
à chaque fois qu'elle est là
entre en résonance
et quitte la nappe blanche
du dimanche

Il était une fois
et une fois suffit
pour savoir
une fois suffit
pour savoir.

samedi 13 décembre 2014

Qui est qui

Tu sais pas trop me dire
quand j'peux venir
et même si tu m'aimes
tu sais pas
si c'est une autre
si c'est moi
et si c'était juste
pour me faire dire
me faire écrire

Tu sais pas trop venir
quand mes pupilles
pétales pétillent
et quand j'en crève
de ta beauté
qui soulève
tu pars
dans quel sommeil
vers quelle fenêtre
ouverture dans le ciel

Tu sais pas trop me dire
quand j'peux venir
et même si tu m'aimes
tu sais pas
si c'est une autre
si c'est moi
toi t'as laissé
un trou dans mes pensées
et d'années en années
les armées en guerre
y chutent échouent
ouvrent un chemin
pour l'amour

Tu sais pas trop me dire
quand j'peux venir
même pas de quoi
savoir
qui veut ça et pourquoi
qui brûle
le bout de mes doigts
quand je passe
quand j'perds pied
quand mon souffle
ouvre enfin ta bouche

Tu sais pas trop venir
quand mes pupilles
pétales pétillent
quand je ramasse
quand le temps me dépasse
me laisse hors-norme
hors de moi
quand la mer se déchaîne
et ta beauté qui soulève

Tu sais pas trop me dire
quand j'peux venir
et même si tu m'aimes
même si tu m'aimes.

mardi 25 novembre 2014

Encore un sourire

Encore un sourire
de ceux qui passent
c'est celui qui marque
rouge sur mon cou
et bouge dans mon cœur
ce qui fait
de mon corps un corps
à corps
encore un sourire
tu sais que mon présent
sera fait
de ta présence
mélange de nos âmes
dans nos yeux
et dans nos yeux
c'est plus beau
que ce qu'on envoie

Encore un sourire
un mot à te dire
merci
j'ai appris l'un prenable
par le souffle et son goût
par la vie venue
d'ailleurs et d'ici
j'ai fais des essais
et c'est
grâce à l'échec
que ma tête se relève
fais détours
dans la tour
jusqu'à trouver
porte apporte
l'amour
je sais qui tu es
et tu sais
me reconnaître
alors allez
encore un sourire.

lundi 17 novembre 2014

Renaissance

On se prend on se touche
on se met en joue
et de guerre en guerre
chacun se relève

Tu étais roi
tu croyais être
maître du pouvoir
j'étais l'esclave
de mes non-dits
mes non-choix
il reste
à trouver en soi
mieux que ça
ce qui relie nos âmes
relie la Terre à nos yeux
et dans nos yeux
bienheureux

On se prend on se touche
on se met en joue
et de guerre en guerre
chacun se relève

Et personne ne sait
pourquoi
quand ça recommence
ça recommence
jusqu'au jour où
dans le trou de ton cœur
dans les bombes
dans la tombe
pousse à nouveau
le goût de l'amour
le goût du jour
on se prend on se touche
on se met en joue
sans jamais savoir
sans même le vouloir
tête baissée au travail
abruti le soir
abreuvé aux médias
plus rien à dire
rien à voir

On se prend on se touche
on se met en joue
et de guerre en guerre
chacun se relève

Tu sais c'est comme
un requiem
on a oublié de se dire
je t'aime
alors dans mon sommeil
je remets ça
à l'endroit
redescends de la montagne
j'ai vu des reflets de lune
mangé des roses perdues
je suis revenue
je suis devenue
on se prend on se touche.

lundi 10 novembre 2014

?

De toi j'aurais vu
sous ma paupière
plus loin que la mer
plus loin que le lointain
de toi
jamais je ne saurais
pourquoi
pour qui s'ouvrent
mes bras
et la Terre avec moi
chante les pas du courage

De toi
je n'ai aucun savoir
c'est nada
quand je cherche
avec mon intellect
et même dans mes prières
un ange passe
brise
le silence de glace quand
sans pourquoi j'aime
sans savoir comment faire
sens ouverts
jusqu'au au ciel

De toi j'aurais vu
plus loin que le prochain
plus loin que le lointain
j'aurais vu
personne ne peut l'avoir
et chacun le cherche
dans le plaisir de la chair
à tout prendre
à se lasser de tout
à commencer recommencer
j'aurais vu
plus loin que l'abîme
à tout dire
j'aurai vu
comme un tout l'amour

A commencer recommencer
de toi j'ai su
j'ai cru savoir
jusqu'à tomber plus bas
on peut toujours
faire comme si
quand on te demande
si ça va
moi je suis
élève de tes lèvres
dans ta lumière
je m'élève
tu sais je t'aime.

jeudi 6 novembre 2014

Vous les hommes

Des rires
ce sont
des rires partagés
entre les ohh
les humm les..
believe et savoir
que c'est toi
aahh
que c'est bon
quand c'est
presque dit
entre nous
quand c'est
murmure et chatouilles
que c'est bon
entre les ohh
les humm les..
entre les ohh
les humm les..
believe et savoir
qui est là
quand c'est
derrière moi
aahh
quand c'est
juste se toucher
believe et croire
encore encore
que c'est bon
entre les ohh
les humm les..
entre les ohh
les humm les..
vous êtes
vous les hommes
aahh
entre believe et croire
entre mes doigts
mes mots ma voie
vous êtes
attention tentation
ce goût pas sage
de vous à moi
vous êtes
chaque jour
le chemin
celui que j'emprunte
au verso
celui de mon nom
aahh
entre believe et croire
encore encore
que c'est bon
quand c'est
presque dit
entre nous
quand c'est
murmure et chatouilles
que c'est bon
quand c'est
ce passage
de vous à moi
entre les ohh
les humm les..
entre les ohh
les humm les..
vous êtes
vous les hommes
vous êtes
aahh
humm ohh
vous êtes
cette envie de croire
ce besoin de savoir
quand c'est
presque dit
entre nous
quand c'est
entre les ohh
les humm les..
vous êtes
quand j'ai les yeux au ciel
ce qui m'emmène
que j'aime..

La lune

A l'accord
entre nos verbes
dans nos chairs
à cette lumière
elle me plaît
m'apparaît
entre tes lèvres
doux poèmes
des mots
de sagesse
démon
caressant ma peine
on me demande
qui tu es
et ce que je cherche
mais faiblesse

A l'accord
la lune la pleine
à cette lumière
réverbère
quand tu poses
ton amour
c'est dans mon ventre
c'est sûr
c'est en moi
je t'appelle
celui qui sait
qui chante
celui qui m'apprend
on me demande
qui tu es
et ce que je cherche
mais faiblesse

J'ai pas encore
regardé le sommet
et dans mon sommeil
c'est ta peau de soleil
qui me pousse
et me trouve
j'ai pas encore
touché le fond
il me reste
des pas à faire
et plutôt vers l'eau claire
on me demande
qui tu es
et ce que je cherche
mais faiblesse.

Quand on y pense

Quand on y pense
quand chacun sort
de son orgueil
prison ou cercueil
quand les langues se disent
en vérité
se donnent sincérité
c'est la seule fidélité
que je me dois
que tu dois
partageons ça

Quand on y pense
je me souviens avoir vu
ensemble des hommes
dans un ensemble
et au bout de leurs langues
des notes qui chantent
je me souviens
avoir tremblé pour ça
traversée de joie
du partage
alors dis-moi
que c'est comme ça aussi
chez toi

Quand on y pense
au rouge vermeil
à cette beauté cardiaque
au cœur son mystère
quand on se dit
je t'aime
alors pourquoi vouloir
se taire
n'en déplaise mes rêves
portes m'emportent
sans nuire à personne
c'est la seule fidélité
que je me dois
que tu te dois
partageons ça
quand on y pense...

mardi 4 novembre 2014

Mémoire

C'est à nous de le dire
de le vivre
d'aimer la vie

Et même si
tout devait revenir
à l'identique
dans un monde
mélange
de volupté et d'égoïsme
même si
nous ne savons
rien
du qui suis-je
qui es-tu
rien de ce qui
nous tue
c'est à nous
de le dire
de le vivre
d'aimer la vie

Même si
ce qui te tourmente
te hante te mange
tu sais cette flèche
celle qui traverse
les saisons
te fait perdre
l'illusion
et la raison avec
c'est à nous
de tenir debout
sans la grâce
par le seul pouvoir
du courage
chaque jour
chaque pas

C'est à nous de le dire
de le vivre
d'aimer la vie

Quand les cordes se sont
tendues
sous l'archet
quand le corps
s'est fait
forme sonore
alors nous sommes
de tous les lieux
de tous les cieux
nous sommes
sortis
du calcul et des chiffres
du triste intérêt
nous sommes
ce qui excède
emporte
transporte
derrière nos yeux brûlés
de blessures
nous sommes
le feu de ces fièvres
populaires
à faire pleurer
la terre

C'est à nous de le dire
de le vivre
d'aimer la vie.

Le clown

Je suis un clown
qui rit aux enfants
à ceux qui savent
que le temps est sans fin
sans attente
du lendemain
on vit bien on vit bien

Je suis un clown
je ris aux tous petits
à ceux qui jouent
avec l'ennui
vivent leur vie
sans délais sans attentes


Et des fleurs et des pleurs
j'en ai plein le cœur
il peut en pleuvoir
des fleurs des pleurs


Je suis un clown
et je m'en fous
des rancœurs il peut en pleuvoir
ivre de joie
j’aperçois dans leurs yeux
un peu de ce bleu
d'éternité


Je suis un clown
qui rit aux enfants
à ceux qui savent
que le temps est sans fin
sans attente
du lendemain
on vit bien on vit bien

Et des fleurs et des pleurs
j'en ai plein le cœur
il peut en pleuvoir
des fleurs des pleurs


Je suis un clown
ivre d'amour le jour
je vis chaque heure
comme un premier tour
un premier un dernier
la nuit un dernier tour.


Je prends

Avant que n'arrive
le rouge sur nos cous
avant que les nuits de l'hiver
ne s'en mêlent
ne passent ne posent
le doigt de la neige
avant
que l'ombre verticale
des arbres
ne tombe

Je prends
je serre et je mords
je jette et je refais
je prends
je serre je mords
je jette et je refais

Avant
que le temps ne lacère
et que sur nos fronts
se posent
les yeux clos de l'aube
avant de porter
l'éternelle beauté

Je prends
je serre et je mords
je jette et je refais
je prends
je serre je mords
je jette et je refais

Avant que n'arrive
le rouge sur nos cous
et que nos corps
ne se cherchent
dans la mort
je prends je serre
je mords
sur la tombe nacrée
j'irai danser

Avant que le sommeil
éternel
ne te prenne
je prends je serre
je mords
sur la tombée de ton corps
je jette et je refais
je prends
je serre et je mords
je jette et je refais

Avant d'entendre
la dernière heure
et que ne résonne
la porte
avant de tomber
pierre lestée
avant de porter
l'éternelle beauté

Je prends
je serre et je mords
je jette et je refais
je prends
je serre je mords
je jette et je refais
je prends
je serre je mords
je jette et je refais.


lundi 3 novembre 2014

J'ai appris

Loin d'ici j'ai appris
à aimer la vie la nuit
le chant du colibri
et l'horizon couvert
qui s'obscurcit
j'ai appris
à rester de glace
sous la chaleur
tropicale
à faire du surplace
sur tes formes mobiles
sous un ciel immobile
à découvert

Loin d'ici j'ai appris
à aimer la vie
la nuit
à tenir tête
aux coupeurs de tête
à suivre le rivage
tes pas dans le sable
qui s'en allaient
j'ai appris
à deviner l'obscurité
dans tes pensées
dans ta main fermée

Loin d'ici j'ai appris
à aimer la vie la nuit
à oublier
décors rencontrés
l'un après l'autre
abandonnés
j'ai appris
à sinuer
entre tes seins
me retourner
dans l'eau claire
dans tes yeux
saturés de beauté
j'ai appris
le cœur
vaguement brisé
à sillonner
sur un écran qui s'effaçait
sur ton image
qui se déconnectait
à aimer la vie la nuit
le chant du colibri
et l'horizon couvert
qui s'obscurcit
j'ai appris

Loin d'ici j'ai appris
à aimer la vie la nuit
à m'échapper sans bruit
dans la douceur d'un printemps
dans des arômes impertinents
dans la douceur d'un orage
un songe sans histoire
loin d'ici loin d'ici
j'ai appris
à aimer
la vie la nuit.

Humains

Et si c'était
juste là
entre nos mains
quand nous avons
fermer les yeux
quand l'amour
vient se loger
si c'était juste ça

Ne pas s'arrêter
quand l'âme est rongée
de toute part
de chercher
et si c'était juste ça
si c'était

Derrière les arbres
qui bougent
derrière ton masque
muraille
quand j'entends
l'enfant qui parle
j'entends sa rage
de rêve
je vois ses yeux de lumière
et sa force ressemble
à celle des hommes
quand ils forment
cet ensemble
moi ça m'enchante

Si c'était juste ça
quand la rue s'avance
vers l'impasse
et que s'absente le sens
derrière l'indifférence
je reconnais
les mêmes souffrances
et sur nos plaies
ce sont les mêmes peurs
qui font peur

Et si c'était juste ça
lâcher
l'espoir le désespoir
le chagrin et la peine
lâcher
l'envie de l'avoir
le geste de prendre
pour recevoir
rien que dans un regard
beaucoup plus que la foi
allez serrez-vous
serrez-vous
serrés
jusqu'à sentir en toi
ce que jamais les yeux
ne voient
ce sont des hommes
quand ils forment
cet ensemble
moi ça m'enchante.



Emaux

Tu sais je t'aimais
bien
je t'aimais bien

Même si tu ne reviens pas
me voir
même si nos histoires
nous échappent
je t'aimais bien
quand
ton corps je le faisais mien
quand nos bouchent
se disaient se touchaient
se suffisaient

Je t'aimais bien
tu sais je t'aimais bien

Alors même si
tu ne reviens pas
moi je joue la bravoure
sur la blessure je passe
poussière d'ange
comme un souffle de toi
je passe et pars
par le verbe
je refais ta chair
de feu et d'enfer

Je t'aimais bien
tu sais je t'aimais bien
je t'aimais bien

Dans tes prises
à tomber se renverser
sans jamais se trouver
vers qui vers quoi vers moi
comme si c'était
under the moonlight
je t'aimais bien
quand
ton corps je le faisais mien
quand nos bouchent
se disaient se touchaient
se suffisaient
quand les mots se faisaient
émaux
couchés sur la rose

Je t'aimais bien
tu sais je t'aimais bien
je t'aimais bien.

Dieu sait quoi

J'ai ouvert mes mains
mangé du doute et de l'incertain
et chacun de mes pas
m'éloignait de moi

C'était hier
une vie entière à chercher
Dieu sait quoi

J'ai joué
été dupée
et qui mangeait ma langue
du matin jusqu'au soir
c'était encore moi

C'était un passage
un passé simple
je fus tout un temps
le temps d'être
inerte
c'était hier
je ne savais pas
qui j'étais
et c'était galère
du soir au matin

C'était hier
une vie entière à chercher
Dieu sait quoi

Tout mais pas moi
par peur de la peur
peur du vide
et de l'accueil
et les autres quoi en dire
à n'en voir
que des ennemis potentiels
loin de tout loin de tous
reste l'orgueil
pour se remplir
de faux-semblants
et vivre
en mort-vivant

C'était hier
une vie entière à chercher
Dieu sait quoi


                                          Photo Fight Club

Dans le parc Hommage à Bashung

Je cherche un rival
une sentinelle inerte
dans le parc
je suis en tête
je sens un air dépressif
sur mes pas
une dague entre tes bras
est-ce une image
je suis en tête
pour aller
en enfer

Dans le parc
je cherche
un oiseau de proie
un plus fort que moi
pour affronter
le ruisseau ses entrelacs


Un personnage dans le brouillard
c'est pas le diable
je suis comme ça
quand j'ai mal
j'apprécie
les fantaisies nocturnes
et j'évite
l'ordre et le calme
j'évite
l'ordre et le calme

Qui me prend
à la légère
quand je serre
ma proie
je cherche
un contact
un nom de femme
sur un papier calque
que le vent arracherait
un nom emporté
je suis l'oiseau muet
attaché à l'averse
à toute heure
je fais
cavalier seul

Un personnage dans le brouillard
c'est pas le diable
je suis comme ça
quand j'ai mal
j'apprécie
les fantaisies nocturnes
et j'évite
l'ordre et le calme
j'évite
l'ordre et le....
l'ordre et le calme.

03 novembre

On était
de la même verve
du feu dans la fête
on était
veine dans la veine
cette main qui cherche
sans peur de perdre

On était
et c'était
plus fou que l'amour fou
plus beau que le beau
c'était quand j'y pense
cette innocence inouïe
pourvue de sens
plus riche que les riches
c'était...
la vie quoi

On était
de la même verve
du feu dans la fête
on était
veine dans la veine
cette main qui cherche
sans peur de perdre

Et c'était
des sphères célestes
dans ma mémoire
assaillie par le manque
c'était
cette parole sans offense
qui porte nos bouches
porte nos âmes
qui se touchent

On était
de la même verve
du feu dans la fête
on était
veine dans la veine
cette main qui cherche
sans peur de perdre

On était
et c'était juste là
sous le charme des Cieux
dans le livre du temps
un pont un abysse
ce point qui se pointe
qui tait et te tue

On était
il aurait fallu le vivre
cette candeur aux rires
sans oiseau de proie
sans le poids de la poisse
et c'était
du feu dans la fête
veine dans la veine
cette main qui cherche
sans peur de perdre

C'était
à se serrer les poings
aussi fort que la force
qui remue les nerfs
t'apporte la lumière
à portée de bouche

On était
si près de passer
dans les flots du Léthé
tu sais
c'est l'éternité
ce qui bouge sous tes tempes
quand les sangs ce mélange
se mange

On était.

Ravages


A force de ravages
dans les bouches d'ombres
increvables

A force d'avoir usé nos rêves
nos corps vêtus de veines
sont des visages
inoubliables
all forgotten faces of the street
forgotten faces of the street

A force de s'échapper
face aux écrans
dans le Léthé
vers quelle guerre infinie
contre l'oubli
(guerre contre l'oubli)

Les fossoyeurs travaillent
à enterrer une époque
entre le froid et le mensonge
pour endormir nos passions
les fossoyeurs travaillent
Idoles sur Idoles
pour éteindre le chant
de la mélancolie

A force de ravages
à force d'avoir usé nos rêves
nos corps vêtus de veines
sont des visages
inoubliables
all forgotten faces of the street
forgotten faces of the street


C'est ainsi c'est maintenant
que sur le cadavre du printemps
la crise jette le voile
à falsifier les faits le droit l'histoire
jette son dévolu
en loi de l'omerta
entre le froid et le mensonge
vers quelle guerre infinie
contre l'oubli
guerre contre l'oubli (chœur)
à falsifier les faits le droit l'histoire
nos bouches n'ont plus le savoir
et ce sont nos pas qui marchent
sur le cadavre du printemps
Idoles sur Idoles
pour éteindre le chant
de la mélancolie

All forgotten faces of the street
forgotten faces of the street
ce sont des visages
oubliés
nos corps vêtus de veines
ce sont des visages
inoubliables.





Amour


Sur aucun chemin
sur aucune route
sauf en rêve
quand c'est arrivé
ça n'était sur aucune place
pas même écrit
dans le langage

Sur aucun chemin
sur aucune route
sauf en rêve

ça n'était
qu'un silence
dans la patience
rongé comme un os
on peut parler comme ça
de ce passage
des lèvres à la lumière
du sang dans ma cervelle

Sur aucun chemin
sur aucune route
sauf en rêve

On peut parler comme ça
de la gravité dans mes ailes
du sommeil oxydé
à l'oxygène
ça n'était
dans aucun des mondes possibles
un défi
à la physique quantique
et que frémissent
les oiseaux de proie
Hadès
la-bas sous la terre

Sur aucun chemin
sur aucune route
ça n'était
sur aucun chemin
sur aucune route

quand c'est arrivé
ça n'était
dans aucune des ombres
qui collaient à ma peau
me tenaient chaud
je vous dis
dans aucun des mondes possibles

Sur aucun chemin
sur aucune route
sauf en rêve
sur aucun chemin
sur aucune route
sauf en rêve.

La sève de l'arbre

Quand on s'aimait
tu te souviens
sur les lèvres
de nos parfums
sur la chair
pérenne
du destin

Quand on s'aimait
pour la bonne cause
celle qui cogne et griffe
fait de nous
les démons de la sève
de la vie

Quand on se faufilait
l'âme entre les arbres
je me souviens
d'avoir été
ta bouche tes mains
le parchemin
je me souviens
de tes reins
du feu de fête
dans nos têtes
des tours de langue
dans la chair ouverte

Quand on s'aimait
pour la bonne cause
celle qui fait de nos sexes
autre chose
que des trous inertes

Je me souviens
j'étais cet aveu
j'étais
sous la peau et le feu
l'incandescence
indécente.

Ce serait

Ce serait comme
se dire se suivre
dans ce monde sourd
ce serait
sur la route qui emmène
nous mélange
au gré du son
du vent
jusqu'à c'que le ciel
enfin nous mange

Ce serait comme
ce collier d'acier
au cou serré
c'est l'enlever
c'est retrouver
le fruit qui chante
sur nos langues
le goût du divin
quand tu viens
ventre contre ventre
à terre
jusqu'à c'que le ciel
enfin nous mange

Ce serait comme
se dire se suivre
et sur
nos épidermes successifs
marques de nos cris
écrits et lieux-dits
d'aurores et d'origines
ce serait
versets versés
à toutes voluptés
mon ange
jusqu'à c'que le ciel
enfin nous mange
ce serait comme
se dire se suivre
dans ce monde sourd.