mardi 27 mai 2014

Souviens-toi

Quand je suis allée
te pleurer
j'avais dans la bouche
des regrets
j'avais la colère
collée au corps
tu sais ce qui ferme
à tout jamais
tes paupières
brûle la lumière
et t'enferme

Quand je suis allée
te pleurer
les mains acharnées
à chercher encore
par-delà les larmes
vagues noires
dans ma gorge serrée
le mot mort
quand je suis allée
te fermer les yeux
mon amour
on dit que c'est pour toujours
je dis que c'est tous les jours
ça te prend
ça t'apprend à sentir
la force candide
de ceux qui vivent
personne ne comprend
personne ne connaît
son corollaire
c'est la peine
on dit que c'est pour toujours
je dis que c'est tous les jours
ça t'apprend
à redresser l'échine
à traverser la vie
avec dans tes bagages
plus grand que toi
quand je suis allée
te fermer les yeux
j'ai emporté
ce qui venait d'éclore
plus grand que la mort
personne ne le voit
personne n'y croit
c'est comme une force
qui passe les âges
c'est un passage
personne ne le voit
personne n'y croit
nous marchons à ses côtés
certains empruntent le sentier
dans des pages
ignorées

Quand je suis allée
te chercher
mon amour
j'avais dans la bouche
la tête couverte
de tes caresses
on dit que c'est pour toujours
je dis que c'est tous les jours.


Photo CTG/ Gregory Batardon Les Amants de Verone


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