C'est
à force
de se
toucher
à
force de se coucher
les
yeux dans la haine
à
force
de
forcer sur la peine
et
sans oublier
le
foie rongé
par
les rats le pouvoir
C'est
à force
de se
toucher
par
le silence
dans
les poumons rétrécis
de
nos cages
thoraciques
c'est
à force d'avoir perdu
cette
femme inconnue
la
vérité s'est altérée
et
nos doigts serrés
ne
peignent plus
la
beauté
C'est
à force
de se
toucher
à
force de se coucher
les
yeux dans la haine
à
force
de
forcer sur la peine
et
sans oublier
le
foie rongé
par
les rats le pouvoir
C'est
dans le fond
de
nos ombres
qui
se lèvent
se
harcèlent
jusqu'à
se manger
dans
la chair
c'est
à force
de se
toucher
de se
serrer
les
dents
et
d'avaler notre enfance
comme
de faibles amants
sous
le feu blanc
de
l'orgueil ricanant
c'est
à force
de
forcer sur la peine
sans
oublier
la
trachée-artère
à
force
de
cibler
le
reflet de nous-mêmes
notre
langue s'est ouverte
et
nos doigts serrés
ne
peignent plus la beauté
c'est
à force
de se
toucher
de se
coucher
les
yeux dans la haine.
Emmanuelle Damour
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