samedi 28 décembre 2013

Ire

Ire

Quand nos mains
se menacent
pauvres bêtes
et quand le verbe
entre tel un couteau
dans la chair

Comment te sens-tu

Quand chaque jour
c'est la volonté
impuissante
de te pendre
qui t'attend
quand la brûlure
avortée
sur l'aorte
te sers à oublier

Dis-moi
Comment te sens-tu

Quand nos mains
se menacent
pauvres bêtes
et quand le verbe
entre tel un couteau
dans la chair

On dirait que c'est la tête
qui passe la première
en enfer
elle est familière
de ces cercles
et pousse la poussière
pousse la poussière

Comment te sens-tu

Quand ta bouche
ressemble
à une blessure
blessante
une fleur de sang
la dernière chance

Comment te sens-tu

Quand ton corps
ne porte plus
ni tes yeux ni ta peine
parce que c'est l'heure
de cracher
la dernière veine

Allez dis-moi
Comment te sens-tu

Quand nos mains
se menacent
pauvres bêtes
et quand le verbe
entre tel un couteau
dans la chair

Comment te sens-tu

quand le rouge monte
des entrailles
malades
quand tu restes assis
sur ton pouvoir
de mots en maux
et de batailles en cadavres

Comment te sens-tu
allez dis-moi
comment te sens-tu ?

Emmanuelle Damour

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